Le Canada et les Amériques: une politique plombée par la Doctrine Monroe

2005-08-26 00:00:00

La présente chronique est divisée en trois sections. La première
replacera dans son contexte historique l’opposition centrale qui
divise les Amériques jusqu’à ce jour, celle entre la vision
hégémonique des États-Unis d’Amérique (EUA) et la vision de
Bolivar. À cette fin, il sera aussi bien question du Traité de
Gand de 1814, de la déclaration de Monroe de 1823, connue plus
tard sous le nom de « doctrine Monroe », que de leurs effets sur
le Canada. La deuxième section cherchera à illustrer certains des
développements faits antérieurement en s’attardant sur le rôle du
Canada en tant que promoteur de la démocratie. Quant à la
troisième section, elle propose un tour d’horizon rapide de la
conjoncture actuelle dans les Amériques, afin de mettre en
lumière à quel point la fracture induite par la doctrine Monroe
et sa réplique bolivarienne traverse encore et toujours le
continent [1]

Au niveau politique, les Amériques ont été, au lendemain des
premières indépendances (EUA, 1776 ; Haïti, 1804 ; Venezuela,
1811 ; Grande Colombie, 1819 ; Mexique, 1821 ; Pérou, 1821)
soumises à de nombreuses guerres de conquête entre le Brésil et
Buenos Aires (1825-28), entre le Chili, la Bolivie et le Pérou
(1837-39), ainsi qu’à des fractionnements multiples aux dépens du
Mexique (1836, puis 1846-48), de la Grande Colombie (1830) et de
la Fédération de l’Amérique centrale (1837-39). Pourtant, malgré
ces conflits et ces affrontements, on assistera très tôt à la
définition de deux grands projets géopolitiques. Le premier en
date est celui du président James Monroe (1823), l’autre, celui
de Simon Bolivar, sera débattu lors d’un congrès hémisphérique
convoqué à Panama, en 1826, congrès auquel les EUA ne seront
conviés qu’après d’âpres débats et auquel ils ne seront pas en
mesure d’assister [2].

Parce que cette opposition traverse l’histoire des Amériques
jusqu’à aujourd’hui, elle mérite qu’on s’y arrête pour effectuer
quelques rappels à propos, en particulier, du Traité de Gand
(1814) qui instaure une paix durable entre le Royaume-Uni et les
EUA dont les conséquences se font encore sentir aujourd’hui.

Le Traité de Gand en contexte

On peut sans doute voir dans le Traité de Gand l’origine
lointaine d’une coupure profonde qui sépare depuis lors
l’Amérique du Nord, c’est-à-dire les EUA et le Canada, d’un côté,
et l’Amérique latine, de l’autre. En ce sens, le traité fournit
une explication susceptible de rendre compte de la durabilité et
de l’étroitesse de la relation entre le Canada et les EUA [3],
une explication qui devrait s’avérer utile pour comprendre la
nature de la relation entre les deux pays et, partant, la nature
de leurs rapports respectifs avec leurs partenaires dans les
Amériques.

Cette explication reprend, en l’adaptant au contexte de
l’Amérique anglo-américaine, mais en écartant la connotation
suprémaciste qui l’imprègne de part en part, une hypothèse
développée in extenso par l’historien britannique, Paul Johnson,
dans le monumental ouvrage The Birth of the Modern. World Society
1815-1830 [4]. Cette thèse soutient que le Traité de Gand de 1814
entre les EUA et la Grande-Bretagne aurait permis, en l’espace de
quinze années à peine, de forger entre la plus grande puissance
du temps et une puissance en émergence une « relation
spéciale » [5] ancrée dans des valeurs partagées, comme
l’individualisme, la démocratie et l’industrialisation, des
valeurs qui auraient servi de creuset à la formation éventuelle
d’une société monde [6].

L’idée de « relation spéciale » est fort intéressante en ce
qu’elle nous permet de remonter aux origines de la relation
privilégiée entretenue jusqu’à aujourd’hui par les deux
puissances, une relation qui aura des effets de débordement sur
la relation que le Canada lui-même entretient avec les EUA, comme
nous allons chercher à le montrer.

Alors même que, entre septembre 1814 et juin 1815, se tient le
Congrès de Vienne, au cours duquel les puissances victorieuses de
Napoléon Ier procèdent au remembrement de la carte de l’Europe,
la Grande-Bretagne et les EUA mènent en parallèle les
négociations qui conduiront, le 24 décembre 1814, à la signature
du Traité de Gand qui met fin à la guerre de 1812 entre les deux
pays. Le traité sera approuvé par le Sénat, le 16 février 1815,
et ratifié par le président Madison le même jour. La paix
deviendra officielle après l’échange des ratifications intervenu
entre le secrétaire d’État, James Monroe, le futur président, et
le secrétaire britannique, Anthony Baker. On a dit, à propos de
ce traité que, si les EUA avaient perdu la guerre qu’ils avaient
menée contre la Grande-Bretagne, ils n’en avaient pas moins gagné
la paix. Rappelons rapidement deux ou trois épisodes à ce propos,
comme la destruction de Washington, l’invasion ratée du Canada ou
les redéploiements excessifs (« overextension ») de la part de
l’armée des EUA qui fait face à la première puissance militaire
du monde [7] . Cela dit, il n’en reste pas moins que, à
l’occasion des négociations menées à Gand, les autorités
politiques des EUA gagnent la reconnaissance internationale de
leur indépendance et, du coup, accèdent de plain-pied, encore que
de manière indirecte, au nouvel ordre international qui est
l’objet au même moment de tractations entre puissances
européennes à Vienne.

Le Traité de Gand instaure une paix durable entre deux pays qui
ne se feront plus jamais la guerre et, ce faisant, il consolide
un partage des territoires entre « Américains » et Britanniques
en Amérique du Nord, un partage qui, malgré quelques différends
sur le tracé de la frontière, ne sera plus remis en question. Les
retombées du traité se feront sentir à trois niveaux :
premièrement, il confirme la pleine juridiction de la Grande-
Bretagne sur ses colonies britanniques des Amériques ;
deuxièmement, il libère la Couronne de la tutelle qu’elle
exerçait sur les populations autochtones du continent [8],
ouvrant alors la brèche qui permettra aux autorités de Washington
de mener leur expansion vers l’ouest à leurs dépens ; et,
troisièmement, il marque l’émergence des EUA comme nouvelle
puissance à l’intérieur des Amériques.

Parallèlement, la fin des guerres napoléoniennes conduit à la
dissolution de l’empire espagnol des Amériques engagée sous la
poussée des insurrections montées, entre 1815 et 1822, par José
de San Martin en Argentine, Bernardo O’Higgins au Chili et Simon
Bolivar au Venezuela. Pour leur part, les EUA, en principe
favorables à cette poussée, une fois conclu l’achat de la
Louisiane pour 15 millions de dollars avec Napoléon (1803) et
celui des Florides avec l’Espagne (1819 et 1821), reconnaîtront
les nouvelles républiques américaines de l’Argentine, du Chili,
du Pérou, de la Colombie et du Mexique, la même année, en 1822.
Cependant, plusieurs puissances européennes refusaient de
reconnaître la portée de ces évènements et, parmi elles,
l’Espagne, la France, et même la Russie [9] , cherchaient soit à
reconquérir les territoires perdus, soit à étendre leurs
possessions, une stratégie avec laquelle la Grande-Bretagne était
également en total désaccord et à laquelle elle s’opposait
fermement. C’est donc pour chercher à mettre fin à ces velléités
de reconquête, que le président James Monroe livre son message au
Congrès, le 2 décembre 1823, dans lequel il déclare que le
continent américain est désormais fermé à la colonisation
européenne.

Ce qu’il importe de relever, pour les besoins de ce rappel
historique, c’est la continuité qui prévaut entre les termes et
les engagements souscrits lors du Traité de Gand et le message de
Monroe, une continuité qui ressort clairement de l’extrait
suivant :

« We owe it, therefore, to candor and to the amicable relations
existing between the United States and those powers to declare
that we should consider any attempt on their part to extend their
system to any portion of this hemisphere as dangerous to our
peace and safety. With the existing colonies or dependencies of
any European power we have not interfered and shall not interfere.
But with the Governments who have declared their independence and
maintained it, and whose independence we have, on great
consideration and on just principles, acknowledged, we could not
view any interposition for the purpose of oppressing them, or
controlling in any other manner their destiny, by any European
power in any other light than as the manifestation of an
unfriendly disposition toward the United States. » (...)

« It is impossible that the allied powers should extend their
political system to any portion of either continent without
endangering our peace and happiness ; nor can anyone believe that
our southern brethren, if left to themselves, would adopt it of
their own accord. » [10]

Au départ, le message en question est plutôt bien reçu par les
nouveaux pays des Amériques d’autant que les EUA n’ont pas encore
à ce moment-là les moyens matériels et militaires de leurs
éventuelles prétentions [11] . Le message de Monroe ne deviendra
une véritable « Doctrine Monroe » qu’à compter de son
incorporation dans la Destinée manifeste plus tard dans le siècle.

C’est cette doctrine qui légitime depuis lors l’interventionnisme
des EUA dans les affaires des Amériques. Cependant, le Traité de
Gand, de même que son prolongement dans la petite phrase
incidente que nous avons soulignée dans l’extrait du texte du
président Monroe, mettent en évidence une autre réalité, à savoir
que le Canada doit à la fois son existence et sa survivance à ces
engagements et à ces bonnes dispositions de la part de son voisin
du sud. Car les EUA, en s’engageant à respecter leur frontière
nord, se trouvaient désormais libres de mener leur expansion en
direction de l’ouest et du sud, alors que la Grande-Bretagne,
pour sa part, avait désormais les coudées franches pour étendre
son empire sur le reste du monde, tout en conservant, outre ses
possessions des Antilles, ses colonies d’Amérique du Nord.

C’est ainsi que, depuis le premier quart du XIXième siècle, les
gouvernements des colonies britanniques d’Amérique du Nord, puis
ceux du Dominion du Canada et, enfin, ceux du Canada ont, les uns
après les autres, placé leur positionnement dans les Amériques à
l’ombre de la Doctrine Monroe définie et appliquée par les EUA.
Il va de soi, dans ces conditions, que les colonies britanniques
étaient d’entrée de jeu exclues tout autant des projets
politiques portés par Bolivar, lorsqu’il a convoqué le premier
Congrès panaméricain à Panama en 1826, que de ceux portés par les
EUA quand, à leur tour, ils convoqueront leurs partenaires des
trois Amériques à Washington, en novembre 1887, pour jeter les
bases de l’Union panaméricaine.

Cette « relation privilégiée », qui participe, pour partie, de la
relation que la Grande-Bretagne, puis l’Empire britannique, ont
entretenue avec les EUA, pour partie, des formes et modalités de
l’insertion du Canada dans l’espace nord-américain, permet de
rendre compte de la nature particulière de la relation entretenue
par ce dernier avec son voisin et le contenu réducteur de sa
vision continentale. De plus, reprise et appliquée au Canada,
l’idée de « relation privilégiée » occuperait une place à ce
point centrale, parmi les mythes fondateurs du pays, qu’elle
permettrait de comprendre pourquoi, tout au long de son histoire,
il aurait été traversé par deux courants de pensée dominants en
matière géostratégique et civilisationnelle, un courant
continentaliste et un courant européaniste, d’un côté, et de
comprendre également l’indigence de son implication politique
face aux Amériques, de l’autre.

Car il faut bien voir que, dans ce cas-ci, le courant
continentaliste, dans sa formulation la plus radicale, prône bel
et bien l’adhésion pure et simple aux EUA [12], tandis que le
courant européaniste, essentiellement tourné vers la Grande-
Bretagne, voire vers la France, pour la minorité d’origine
française, dans sa formulation la plus radicale, privilégie le
resserrement des relations transatlantiques au détriment de
l’intégration à l’espace nord-américain, c’est-à-dire aux EUA, et
au détriment de son implication dans l’ensemble des Amériques.

Cependant, depuis l’entrée du Royaume-Uni dans la Communauté
économique européenne (CEE) en 1973 et, surtout, depuis
l’ouverture des négociations de libre-échange entre le Canada et
les EUA, en mars 1985, le courant continentaliste [13] domine
nettement tous les autres courants, y compris les courants
multilatéraliste et internationaliste, dans l’imaginaire
politique canadien. Cet ascendant est tel qu’il traverse non
seulement la société canadienne dans son ensemble, mais également
les partis politiques aux niveaux fédéral et provincial, ainsi
que les administrations publiques, y compris le ministère des
Affaires extérieures à Ottawa où s’opposent actuellement les
disciples annexionnistes de Goldwin Smith, d’un côté, les
multilatéralistes ou les internationalistes, de l’autre.

Mais quoi qu’il en soit des aléas de l’histoire canadienne, ce
rappel est important pour bien montrer à quel point, même s’il
n’est en rien compromis dans la Doctrine Monroe, le Canada se
trouve, par défaut, du côté des EUA dans les affaires
interaméricaines et pour montrer, symétriquement, pourquoi il n’a
jamais été question de l’incorporer à des projets bolivariens.
Cependant, au-delà de ce constat, ce rappel permet de montrer en
quoi et comment l’opposition entre Monroe et Bolivar traverse
l’histoire des Amériques jusqu’à aujourd’hui et ce, malgré les
tentatives répétées de la part des EUA de défendre leur vision
unitaire du continent, comme ce fut encore le cas lors du sommet
des trente-quatre chefs d’État et de gouvernement des Amériques
tenu à Miami en décembre 1994. Le président Clinton y dépose
alors le projet de création d’une Communauté des démocraties, un
projet d’intégration continentale par le libre commerce et le
partage de valeurs communes dont la principale composante est la
création de la plus importante zone de libre-échange du monde, la
Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA).

Le Canada, promoteur de la démocratie

Si certains observateurs ont cru voir dans l’adhésion du Canada à
l’Organisation des États américains (OEA), le 8 janvier 1990, le
signe longtemps attendu d’une ouverture tardive sur les
Amériques [14], d’autres ont prétendu que cette accession ne
changeait pas grand chose à la stratégie politique
essentiellement passive vis-à-vis de l’Amérique latine et de la
Caraïbe que les gouvernements avaient maintenue tout au long de
leur histoire.

Il est vrai que l’adhésion du Canada à l’OEA pouvait donner lieu
à deux interprétations opposées. D’un côté, elle pouvait
apparaître comme une réponse au reproche qui lui avait été
adressé par le gouvernement du Mexique, en particulier, de s’être
engagé dans des négociations commerciales bilatérales au moment
même où le Canada, à l’instar des EUA d’ailleurs, défendait une
option multilatérale dans les négociations amorcées depuis 1986 à
l’intérieur du Cycle de l’Uruguay ; d’un autre côté, cette
adhésion pouvait être interprétée comme une mesure de précaution
en vue de l’acheminement d’une demande de participation aux
négociations bilatérales dans lesquelles les EUA et le Mexique
allaient s’engager officiellement l’année suivante. En effet, à
défaut d’être membre à part entière d’une organisation pan-
américaine, la prétention du gouvernement de réclamer une place à
la table des négociations aurait pu paraître fragile.

Cependant, au-delà de ces explications fondées sur la défense et
la promotion d’intérêts immédiats dans un contexte où un fort
courant de pensée à l’intérieur du Canada défendait malgré tout
une approche réductrice du continentalisme [15], l’entrée dans
l’OEA pouvait aussi être interprétée comme l’expression d’une
nouvelle ouverture sur les Amériques de la part du gouvernement
canadien, une ouverture qui aurait marqué un virage important de
sa politique extérieure. Si le Canada était demeuré, tout au long
de son histoire, essentiellement tourné vers deux pôles, le
Royaume-Uni et le Commonwealth, d’un côté, les EUA, de l’autre,
tout en entretenant des liens plus ou moins serrés avec les pays
d’Europe [16], depuis la Deuxième Guerre mondiale, à travers le
soutien apporté à la construction de l’Organisation des Nations
unies (ONU), le Canada avait assumé un rôle grandissant au titre
de « pacificateur » (« peacemaker ») [17] entre l’Ouest
capitaliste et l’Est socialiste. Plus tard, en 1975, dans la
foulée de l’adoption d’une nouvelle politique extérieure, la
fameuse « Troisième option », le gouvernement s’était tourné vers
le Tiers monde et, en particulier, vers l’Afrique et l’Asie. En
somme, l’adhésion pleine et entière à l’OEA venait parachever
l’ouverture du Canada en direction d’une partie du monde,
l’Amérique latine et la Caraïbe, avec laquelle il était demeuré
assez distant et elle aurait représenté la dernière étape dans
l’affirmation pleine et entière du pays à l’échelle mondiale. On
pouvait alors interpréter cette adhésion, non seulement comme
l’expression d’une volonté de s’impliquer plus activement dans
les affaires économiques, politiques, sociales et humanitaires de
son continent d’appartenance, mais on pouvait également
l’interpréter comme l’expression tout à fait complémentaire
d’assumer sa pleine émergence dans le concert des nations en tant
que partie prenante dans les affaires des cinq continents, une
prétention d’autant plus légitime et crédible que le Canada était
membre du G-7 depuis 1976.

Mais, compte tenu de ce dont il a été question à la section
précédente, il ne faut sans doute pas accorder trop de crédit à
l’interprétation qui voudrait que l’adhésion à l’OEA soit
l’expression d’une vision haute et pleinement assumée par le
gouvernement du Canada de sa place et de son rôle dans les
Amériques [18], car la politique extérieure du Canada en
direction de l’Amérique latine et de la Caraïbe demeure encore
essentiellement tributaire de la position dans laquelle l’avait
campé la Doctrine Monroe. D’ailleurs en parcourant les 33 mois
qui séparent le troisième Sommet des Amériques, tenu à Québec en
avril 2001, du Sommet extraordinaire des Amériques, tenu à
Monterrey, en janvier 2004, on voit à quel point cette période
constitue un ensemble intéressant, puisqu’elle s’ouvre avec la
pleine reconnaissance du Canada, au niveau symbolique et rituel
en tout cas, en tant que membre à part entière de la « communauté
des démocraties » [19] dans les Amériques, et elle se clôt avec
le soi-disant « sommet extraordinaire », qui avait été convoqué à
l’instigation du Premier ministre Jean Chrétien, qui ne sera plus
là pour assister au repli politique vis-à-vis des Amériques
engagé à l’instigation du nouveau premier ministre Paul Martin.

Rappelons que le Plan d’action du deuxième Sommet des chefs
d’État et de gouvernement des Amériques, tenu à Santiago en avril
1998, annonçait que tous les efforts seraient mis en oeuvre pour
réformer la démocratie aux niveaux local et régional, pour
protéger les droits des travailleurs émigrants, ainsi que leurs
familles, et pour améliorer les systèmes judiciaires de sorte
qu’ils puissent être mieux en mesure de répondre aux besoins des
peuples. Or, tout comme la fois précédente, au sortir du premier
Sommet tenu à Miami en décembre 1994, rien de tout cela n’a été
mis en marche, avec le résultat que, si la démocratie fait encore