Début des mobilisations contre le sommet climatique au Mexique
Les caravanes de la Via Campesina sont en marche vers Cancun
(Ciudad de Mexico, le 28 novembre 2010) Avec six caravanes qui traversent plusieurs régions mexicaines où se déroulent des luttes paysannes sociales et environnementales, ainsi qu'un forum mondial alternatif et une grande mobilisation le 7 décembre à Cancún et dans le reste du monde, entre autres actions, La Via Campesina propose des alternatives à la crise climatique et au manque d’accord entre les gouvernements.
On attend plus de 3.000 personnes au Campement Paysan et des Peuples autochtones “Pour la Vie et la Justice environnementale et sociale ” que La Via Campesina installera à Cancún à partir du 2 décembre. Seront également présents plus de 70 membres de notre mouvement International en provenance d'autres régions d'Amérique, d’Afrique, d’Europe et d’Asie.
Les Caravanes internationales “Pour la Vie et la Justice environnementale et sociale ”, co-organisées avec l’Assemblée nationale des victimes environnementales, le Mouvement de libération nationale et le Syndicat mexicain des Electriciens, ont pris le départ ce dimanche 28 novembre.
Chaque caravane est partie de 3 régions de la République mexicaine vers la ville de Mexico, avec pour but de dresser la carte de la dévastation environnementale et sociale du pays et de diffuser la conviction que l’agriculture paysanne est primordiale pour alimenter l’humanité et refroidir la planète.
La Caravane nº 1 part du Cerro de San Pedro, San Luis Potosí, Etat du centre du Mexique, où les entreprises minières canadiennes procèdent à des extractions illégales à ciel ouvert. Le trajet inclut les villes de Dolores Hidalgo, Pachuca et Ecatepec où la population souffre de problèmes de santé à cause de la pollution des rivières, de la surexploitation des nappes phréatiques et d’une urbanisation sauvage.
La Caravane nº2 part de El Salto, Jalisco, communauté qui connaît de graves problèmes de pollution des eaux à cause des effluents de la zone industrielle de Guadalajara. Et à Morelia, Tupextepec et Toluca, villes se trouvant sur le trajet, elle sera rejointe par des groupes de professeurs dissidents et le Syndicat mexicain d’Electriciens qui résistent depuis un an suite au licenciement de 44.000 de leurs affiliés et à la fermeture arbitraire de leur source de travail.
La Caravane nº 3 part du port d’Acapulco, dans l’Etat de Guerrero, situé au sud sur la côte pacifique et se dirigera vers la communauté d’Agua Caliente où le peuple lutte contre l’installation d’un mégaprojet hydroélectrique qui menace les écosystèmes de la région. La caravane traversera des villes comme Chilpancingo, Alpuyeca et Cuernavaca, où se sont déroulées des luttes paysannes et écologiques importantes.
Les trois caravanes arrivent à la Ville de Mexico le 29 novembre. Le lendemain à 11h00, elles participeront au Forum contre la dévastation de l’environnement où interviendront, entre autres, Paul Nicholson, Tom Goldtooth et Ana de Ita. L’après-midi, une Marche internationale « Pour la Vie et la Justice environnementale et sociale » sera organisée depuis l’Ángel de la Independencia au Zócalo.
Le 1er décembre, la Caravane nº 4 partira de la Ville de Mexico vers Cancún avec en plus deux autres caravanes en provenance d’Oaxaca et de Chiapas . Tout le monde arrivera au campement de La Via Campesina le 3 décembre dans l’après-midi.
Dans ces espaces, le mouvement paysan et ses alliés vont exprimer leur refus des fausses solutions, ne cherchant qu’à s’enrichir avec la crise environnementale, comme la géo-ingénierie, les agrocarburants, la REDD, le marché du carbone, les dénommés mécanismes de développement propre et l’intervention de la Banque mondiale.
Finalement, La Via Campesina continuera à exiger que la Convention cadre des Nations unies sur le Changement climatique adopte les résolutions de la Conférence mondiale des Peuples sur le Changement climatique et les Droits de la Terre Mère, ayant eu lieu à Cochabamba, en Bolivie.