Haïti : Mobilisation paysanne contre la culture de jatropha
L’organisation internationale paysanne Via Campesina organise le 16 octobre prochain une marche à Port-au-Prince contre la culture de jatropha en Haïti.
A l’occasion de cette manifestation, l’organisation qui intègre des mouvements paysans haitiens, compte remettre aux autorités haitiennes une pétition contenant leurs revendications.
Dans une note transmise à AlterPresse, le regroupement paysan dénonce « l’offensive de certaines fondations comme par exemple : la fondation Chibas-Haiti, la fondation Jatropha et le ‘Jatropha Pepinyè’ qui s’unissent pour acheter les terres les plus productives du pays en vue de la culture du jatropha »
Selon Gaël Pressoir, directeur de Chibas, il y aurait assez de terres marginales disponibles pour produire, à base de Gwo Medsiyen, assez d’énergie pour couvrir les besoins du pays.
Mais les paysans avancent que la culture de jatropha risque de signer la mort de la paysannerie, et accroitre la dépendance du pays aux produits exportés. Des projets pilotes de culture de jatropha sont déjà en cours de réalisation ou d’étude dans le Sud-ouest, dans le Sud, dans l’Ouest et à Terrier Rouge.
Ces expérimentations soulèvent l’inquiétude des organisations paysannes, tandis que l’État n’a pas adopté de position claire sur la question.
Le projet de culture de jatropha présente en effet de hauts risques de compétition avec les cultures vivrières, en dépit du fait que ses partisans soutiennent une préférence pour les terres marginales.
Le Jatropha, également surnommé l’or vert, est actuellement cultivé dans plusieurs pays, notamment au Brésil et au Madagascar. Cette plante est considérée comme une source d’énergie alternative depuis que ses propriétés voisines de celles du diesel ont été démontrées.
Chaque graine de jatropha contient environ 35% d’huile, et 8 kg de fruits donnent 1,5 litre de biocarburant.