Bolivie: Haïti au Sommet Social pour l’intégration des peuples

2006-12-06 00:00:00

Le dossier d’Haïti est programmé dans le cadre des échanges prévues au Sommet Social pour l’intégration des peuples qui débute ce 6 décembre 2006 à Cochabamba et prendra fin le 9 décembre prochain, en présence d’une délégation des mouvements sociaux haitiens.
Alianza Social Continental (en français, Alliance Sociale Continentale), l’une des organisations responsables de préparer et coordonner le Sommet Social, avait déjà présenté un document aux Ministres et Vice-ministres des 12 pays de la Communauté Sud-américaine des Nations (CSN), les 22 et 23 novembre 2006, à Santiago de Chile. Ces représentants officiels sud-américains s’étaient réunis dans la Capitale chilienne en vue de préparer le Deuxième Sommet des présidents de la CSN qui se déroulera les 8 et 9 décembre 2006 à Cochabamba.
Ce document de 20 points préparé par les différentes organisations sociales sud-américaines membres de la Alianza Social Continental réclame une prise de position par rapport à la politique de la CSN envers Haïti. Ces organisations expriment leur « profonde inquiétude » concernant « la présence des troupes de nos pays (sud-américains) en Haïti ». Elles demandent aux présidents de la CSN « le retrait urgent de ces contingents militaires » tout en les convoquant à « l’éradication de tous les actes qui portent atteinte à la souveraineté, qui génèrent des conflits et affectent les droits civils et la démocratie ».
D’autre part, en coordination avec des organisations sociales haïtiennes, des mouvements sud-américains, dont Jubileo Sur Américas (JSA), l’un des principaux organisateurs du Sommet Social pour l’intégration des peuples, ont publié la semaine dernière un communiqué de presse intitulé « 5 décembre : Journée Mondiale de la Solidarité avec Haïti » et sous-titré « Haïti nous convoque ».
Les organisations sociales haïtiennes et sud-américaines signataires de cette note de presse demandent le départ immédiat d’Haïti des troupes de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haïti (MINUSTAH) et l’annulation totale et inconditionnelle de la dette externe du pays le plus appauvri des Amériques.
Elles plaident en faveur de la restitution et la réparation de tous les torts et dégâts causés par la France, les Etats-Unis et les institutions financières internationales qu’elles jugent « responsables en grande partie de la crise haïtienne actuelle ».
Il faut souligner que, dans le cadre d’un Forum organisé conjointement avec la Plateforme Haïtienne de Plaidoyer pour un Développement Alternatif (PAPDA) à Port-au-Prince, les délégués de Jubileo Sur Américas (JSA) de différentes nationalités (d’Argentine, du Brésil, du Mexique, de Trinidad et Tobago, d’Équateur, du Salvador, de la Colombie et de Cuba), accompagnés de centaines d’Haitiens, avaient manifesté dans les rues de Port-au-Prince le 29 octobre 2006 « contre la MINUSTAH, la dette extérieure et l’occupation ».
La MINUSTAH a été déployée en Haïti 3 mois après une force multinationale, pour faire face à la situation de violence et d’insécurité qui s’est intensifiée dans le pays, suite au départ de l’ex président Jean-Bertrand Aristide pour l’exil le 29 février 2004.
Dirigée par le Brésil, la MINUSTAH est composée d’environ 9,000 casques bleus (militaires et policiers), en provenance de plusieurs pays sud-américains, tels que le Brésil, l’Argentine, la Bolivie, le Paraguay, le Chili, l’Équateur et l’Uruguay, d’autres pays latino-américains (le Guatemala et El Salvador) et des nations issues des continents africain et asiatique.