NORA CORTINAS DES MERES DE LA PLACE DE MAI :

DES ACTIONS CONCRETES DE PROTESTATION EN FAVEUR DU PEUPLE HAITIEN

2007-01-23 00:00:00

La responsable de l’organisation argentine « Les meres de la place de mai » Nora Cortinas appellent les organisations des mouvements sociaux latinoamericains a organiser des manifestations de protestation dans leur pays respectif pour exiger de leur gouvernement le retrait immediat d’Haiti des militaires De l’Amerique latine.

Dans un atelier-debat organise sur Haiti par le Conseil continental du Forum social des Ameriques sur le theme « Haiti, resistance, souverainete et diginite, les differents intervenants representants divers pays d’Amerique latine, de l’Europe, de la Caraibe ont denonce la presence militaire etrangere en Haiti et condamnent les gouvernements des pays du Sud qui se sont associes au projet d’occupation du territoire haitien sous le couvert d’une mission de paix des Nations Unies.

Le professeur et syndicaliste haitien Didier Dominique dans un expose a place la situation actuelle d’Haiti dans un contexte global d’agression des grandes puissances notamment des Etats-Unis contre des pays du sud. Selon Didier Dominique, l’occupation militaire en Haiti n’est qu’un aspect d’une strategie globale de l’imperialisme pour perpetuer sa domination politique et economique sur des pays comme Haiti.

Le professeur Dominique a fait etat de plusieurs actions de protestations qui se realisent en Haiti par des organisations du mouvement social et populaire dont les etudiants pour exiger le depart des troupes de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation d’Haiti (MINUSTAH). Apres deux ans de presence des militaires etrangers dans le pays, la situation du peuple haitien s’est aggravee tant du point de vue de la securite que du point de vue social et economique, a declare Didier Dominique.

Alors que la MINUSTAH coute au pays plus de cinq cent trente millions (530.000.000) de dollars par an, bon nombre d’Haitiens ne peuvent pas manger un plat chaud par jour.

Une jeune venezuelienne d’origine haitienne qui participait a l’atelier a deplore le fait que le gouvernement actuel d’Haiti n’entreprend aucune demarche serieuse pour profiter de l’aide que le gouvernement et le peuple venezuelien sont prets a accorder a Haiti en matiere de sante, d’education, d’energie etc…. Elle explique cette reticence des autorites haitiennes par leur dependance par rapport Washington. La deleguee venezuelienne a revele que paralellement des organisations venezueliennes sont en train d’elaborer de concert avec le gouvernement Chavez et le parlement latino-americain, un plan de cooperation avec le peuple haitien et en ce sens ils projettent d’organiser en Haiti un Forum social des peuples en solidarite avec le peuple haitien.

Concy Philippe, un activiste martinicais, a pour sa part souligne la responsabilite de la France dans la situation d’extreme pauvrete qui sevit en Haiti. Selon lui, le pillage des ressources naturelles d’Haiti pendant la periode coloniale, la soi-disant dette de l’independance payee a la France par Haiti en 1825 ont contribue largement a bloquer le developpement du pays.

Dans un premier atelier realise dimanche par la delegation haitienne au forum social mondial de Nairobi, le professeur Camille Chalmers, Secretaire executif de la Plate-Forme Haitienne de Plaidoyer pour un Developpement Alternatif (PAPDA), avait denonce l’hypocrisie des decideurs internationaux qui ont concocte l’occupation de la Republique d’Haiti sous couvert de la cooperaion sud-sud.

La majorite des troupes presentes sur le sol haitien sont latino-americaines, il est vrai, mais l’occupation est profitable aux interets des pays dominants, soutient M. Chalmers qui cite en exemple la composition du commandement militaire de la MINUSTAH ou l’on trouve seulement deux latinoamericains (un bresilien et un argentin), tout le reste de l’Etat-Major sont des ressortissants des grandes puissances, precise-t-il.

Le discours officiel tenu par les pays dominants pour justifier l’occupation est que Haiti est un pays en faillite. Camille Chalmers rejette cette these en rappelant que vers le debut des annees 70, son pays etait autosuffisant du point de vue alimentaire. Ce sont les politiques neoliberales appliquees par les gouvernements successifs haitiens depuis les annees 80 sous diktats des institutions financieres internationales et les grandes puissances capitalistes qui ont detruit l’economie du pays, a affirme M. Chalmers.

Selon le secretaire executif de la PAPDA, l’avenir d’Haiti ne peut se construire sous l’occupation etrangere. Il en appelle a la solidarite des peuples freres d’Amerique Latine, d’Afrique, d’Asie pour aider le peuple haitien. La presence de la MINUSTAH en Haiti est non seulement une atteinte a la souverainete et la dignite du peuple haitien, mais egalement une menace pour la souverainete des autres peuples de la region, conclut Camille Chalmers.

La force militaire de la mission des Nations Unies en Haiti est composee d’environ dix militaires et policiers venus de 35 pays. Les pays d’Amerique latine notamment le Bresil, lArgentine, le Chili, le Guatemala possedent la majeure partie des troupes militaires. Le reste des militaires et des policiers sont francais, canadiens, africains francophones, nepalais, pakistanais, jordaniens etc…