L'Assemblée des peuples du continent américains rejettent les accords de libre échange et la dette

"Nous ne devons rien-Nous ne payons rien"

2005-01-29 00:00:00

Tel est le cri lancé par l'Assemblée Continentale contre la ZLEA (Zone de Libre Echangee des Amériques), contre la dette et la militarisation.

Durant plus de trois heures, des centaines d'altermondialistes du continent américain réunis ce 28 janvier 2005 au 5e forum social de Porto
Alegre ont dénoncé les institutions financières internationales (FMI, BID, Banque Mondiale), les pays et les entreprises qui se sont enrichis au détriment des pays du sud et qui disent que ces derniers ont une dette envers eux.

Les intervenants à la dite assemblée réclament au contraire le paiement par ces institutions et ces pays riches de la dette qu'ils appellent une dette sociale, écologique et historique. “Nos pays ont souffert pendant des siècles du saccage et du vol de leurs ressources naturelles et
économiques, de la détérioration de leur environnement et de la soumission de leurs peuples”, ont-ils déclaré.

Cette réunion a été l'occasion pour des représentants des pays d'Amérique du Sud, d'Amérique Centrale, de la Caraibe d'informer l'assemblée sur les différentes activités entreprises dans leur pays respectif relatives à la lutte contre la ZLEA, la dette et la militarisation.

La représentante de l'organisation Initiative Paraguayenne contre la ZLEA en a profité pour dénoncer la militarisation des frontières de son pays et la culture massive de soja transgénique. Une consultation populaire contre la ZLEA réalisée par cette organisation a recueillie plus de
deux cent milles votes a-t-elle fait savoir.

Le représentant du Chili a quant à lui fait état de la lutte dans son pays malgré la réputation de ce dernier d'etre le meilleur élève des Etats-Unis en ce qui a trait à l'application des politiques néolibérales.
Pour lui les luttes contre la ZLEA sont les luttes de tous et de tous les jours. Il appelle à une intégration des luttes pour pouvoir partager les expériences.

Un Brésilien qui a parlé au nom du Parti Socialiste des Travailleurs Unis a sévèrement critiqué la politique du gouvernement de Luis Ignacio (Lula) da Silva. Selon lui Lula a trahi la lutte en obéissant aux dictats de l'impérialisme et du capitalisme néolibéral et comme exemple il a
cité l'envoi par le Brésil des troupes en Haiti sous couvert des Nations-Unies.

Le groupe Jubilée Sud Amériques de son coté, appelle les peuples du continent à se solidariser avec Haiti pour lutter contre l'occupation militaire et le paiement de la dette externe. Jubilée Sud exige l'annulation immédiate et sans condition de la dette externe de tous les pays pauvres. Ils fustigent les gouvernements qui, malgré les beaux discours
continuent de verser l´argent de ces populations affamées dans les caisses des grandes puissances.

Pour sa part, Camille Chalmers qui intervenait au nom de l'APC (Assembleé des Peuples de la Caraibe) a fait ressortir le danger que représente pour la Caraibe le projet de création de la ZLEA (Zone de Libre Echange des Amériques). Selon lui les pays caraibeens avec leur économie de
petite taille, sont très menacés par les changements qui s'opèrent au sein de l'OMC (Organisation Mondiale du Commerce) et de la ZLEA. Avec ces programmes, le taux de chomage, la pauvreté vont augmenter dans la région
caraibeenne, affirme M. Chalmers.

Les peuples caraibéens rejettent également la ZLEA parce qu'elle exclut Cuba. “Un accord visant l'intégration régionale ne peut exclure Cuba parce qu'il est non seulement un pays caraibéen mais sa révolution est
une source d'inspiration pour tous les peuples de la région faisant face à la globalisation néolibérale” déclare Camille Chalmers.

Les membres de l'APC décident de ne pas accepter aucun accord sans Cuba et de manifester leur solidarité concrète avec le peuple cubain qui selon eux est menacé par de nouvelles agressions après la réelection du
républicain Georges W. Bush à la tete des Etats-Unis d'Amérique.

L'Assemblée Continentale contre la ZLEA, la dette et la militarisation a adopté un agenda pour la réalisation de toute une série d'activités de mobilisation et de conscientisation au cours de l'année 2005. Elle
appelle à une journèe mondiale contre les accords de libre échange qui sera célébrée entre le 10 et le 16 avril prochain.

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