Le logiciel libre, "un logiciel de partage"

2005-08-09 00:00:00

Vendredi 28, table ronde "Révolution numérique : partage
contre blocage des connaissances".Ou quand les logiciels
deviennent des outils pour la transformation sociale.Ombre
au tableau de cette rencontre : une seule femme pqrmi les
huit intervenant-es

En débattant d'informatique et de logiciels libres [1], a
souligné vendredi Georg Greve, président de la FSF (Free
Software Foundation) Europe, "nous ne parlons pas
réellement de technologies ou de logiciels, mais d'enjeux
sociaux. Les gens dépendent de plus en plus des logiciels
dans leur vie quotidienne, que ce soit pour communiquer,
travailler...". Comme pour toute technologie, il faut
toujours se demander : "Qui a le contrôle ? Qui décide, et
selon quels critères ?". Pour Marcelo Branco, du Projet
Software Livre (logiciel libre) Brasil, "jamais il n'a été
aussi bon marché de diffuser des textes, des musiques, des
œuvres de toutes sortes par les réseaux", mais en même
temps se dressent contre ces échanges ceux dont ils
menacent le modèle économique : majors du cinéma et du
disque, grands éditeurs de logiciels propriétaires. Face à
ces puissances, a affirmé Sergio Amadeu da Silveira,
président de l'Institut pour les technologies de
l'information, "le logiciel libre est un logiciel de
partage". "Le mouvement du logiciel libre veut partager les
savoirs à travers la Terre.". Prenant l'exemple d'un verre
d'eau, il a rappelé que s'il buvait ce verre d'eau, ou le
partageait avec quelques personnes, il n'en resterait plus
pour les autres (une bonne centaine de personnes assistait,
dans la salle aux murs à demi-ouverts ou en bordure, à
cette réunion, dans une chaleur étouffante, ce qui rendait
l'exemple très clair). Au contraire, un logiciel et plus
largement un savoir peut être copié et répandu sans
appauvrir celui qui le fait. "N'utilisez pas de logiciels
illégaux (i.e. de copies non autorisées), utilisez des
logiciels libres et répandez-les !"

Des outils pour un autre monde

Pour Diego Saravia, de l'ONG Hipatia, avant Internet, la
circulation des idées, plus lente, semblait rendre logique
l'appropriation des connaissances, de par le coût de la
publication. Avec Internet, il en va tout autrement. "Un
autre monde est possible, et les logiciels libres sont des
outils pour ce monde."

Fernanda Weiden - elle-même professionnelle des
technologies de l'information -, a souligné que les femmes
ont longtemps été totalement à l'écart du développement de
l'informatique. Aujourd'hui, pointe-t-elle, les femmes ne
sont que 17% des étudiants en sciences (hors biologie) au
Brésil. Il s'agit de les amener à s'investir dans ces
domaines, et notamment en recourant et en participant aux
logiciels libres. C'est l'objet du projet Software Livre -
Mulheres, auquel participe Fernanda Weiden, projet qui
implique des contacts avec de nombreuses associations
féministes, de luttes contre les violences faites aux
femmes, etc. Le travail commence au sein des militants du
logiciel libre : une seule femme sur les huit intervenants
de cette rencontre, c'était peu...

[1] Définis par la liberté de l'utiliser, d'accéder à son
code, de le modifier et de le rediffuser, y compris avec
des modifications

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