La Réforme agraire, ce n'est pas demander l'impossible aux Etats

2006-03-07 00:00:00

C'est en présence d'une centaine de délégué(e)s venu(e)s d'Amérique
latine, d'Afrique, d'Asie, d'Europe et d'Amérique du Nord, que s'est
ouverte la Rencontre mondiale des Sans Terre, dans le Couvent des
Capuchinhos, à Porto Alegre, dans l'état de Rio Grande do Sul, au Brésil.

Les objectifs centraux de cette rencontre mondiale sont d'actualiser les
stratégies de la Via Campesina pour rendre visible la Réforme agraire et
construire des alliances pour faire face au modèle néolibéral dans
l'agriculture.

Les intervenants Peter Rosset, du Centre d'étude pour la terre, Egidio
Brunetto, du Mouvement des travailleurs sans terre et Daniel Pascual,
représentant des organisations paysannes et indigènes du Guatémala, ont
établi les éléments de cette nouvelle Réforme Agraire, véritable et
intégrale, qui reprend la cosmovision de l'espace, de la terre, et de la
Mère Nature.

Important a été l'apport fait par les bergers nomades de la région
méridionale de l'Asie, qui ont raconté leurs expériences en matière de
conquêtes et de luttes pour de nouvelles formes de propriété de la terre,
d'élevage, et de relations sociales avec les paysans dans cette région
d'Asie.

Pendant la plénière de l'après-midi, les apports des groupes ont été
systématisés, pour produire les nouvelles valeurs et les nouveaux
principes qui doivent orienter la Réforme agraire.

Dans ce document, il est dit que « ceci n'est pas seulement un problème
de latifundio contre sans terre », c'est un problème qui concerne toute
la société, c'est l'expression réelle de l'affrontement entre deux
modèles, l'un capitaliste, excluant et déprédateur, et l'autre qui
reprend une cosmovision durable, paysanne et indigène, basée sur la
souveraineté alimentaire des peuples.

La nouvelle Réforme agraire qui revendique l'accès aux ressources, à
l'eau, à la mer, au sous-sol, à la biodiversité, à des nouvelles
relations sociales en milieu rural, une réforme agraire participative qui
démocratise l'usage et la propriété de la terre, opposée à la conception
mercantiliste que promeut la Banque mondiale, qui soumet l'humanité aux
règles du marché.

Dans leurs conclusions du premier jour, les participants ont indiqué :

Le défi est de construire une Réforme agraire qui dignifie la vie de
paysans, de pêcheurs, de bergers, de petits agriculteurs et de peuples
indigènes, une Réforme agraire qui en finisse avec la faim et la
pauvreté, une Réforme agraire qui intègre les hommes et les femmes dans
des conditions égales, pièce fondamentale dans les relations sociales et
de pouvoir pour habiter dans un monde chaque jour plus humain.